Le programme Genre et médias de l’UNESCO : émergence et portée d’un discours à vocation normative

Aoutail Khalid
Sous la direction de : Béatrice Damian-Gaillard / Florence Le Cam (UBL)

Année de début : 2022
Discipline : Sciences de l'information et de la communication
Localisation : Université de Rennes 1
École doctorale : ED ESC
Affiliation : Université de Rennes 1

Résumé

Sur la base d’une recherche empirique et analytique, le but de cette thèse est de comprendre selon quelles approches et méthodes l’UNESCO construit et promeut un discours normatif sur la question de l’égalité de genre au sein des médias et à travers leurs contenus et de déterminer comment cette vision se concrétise au niveau local. En toile de fond, seront interrogés la recherche d’équilibre stratégique dans la coopération Nord-Sud, la globalisation du genre, la dichotomie entre universalisme et relativisme, les relations de pouvoir au sein des organisations internationales, les réseaux de communautés épistémiques, la corrélation entre discours formulés dans les ressources produites par une organisation internationale et le contexte pratique de leur élaboration comme celui de leur utilisation.

La question de l’égalité de genre dans les médias et à travers leurs contenus est l’objet d’une controverse si animée au sein des espaces sociaux (universités, associations, institutions, médias) qu’elle est progressivement devenue une clé-de-voûte des axes politiques mondiaux de développement. D’un côté, ces débats permanents donnent à voir une multiplicité de significations, d’analyses et de recommandations, selon les courants de pensée et les contextes de leur mise en œuvre (Cîrstocea, Lacombe et Marteu, 2018). D’un autre, ils entendent permettre l’adoption d’un cadre normatif global porté par la définition d’objectifs mondiaux, a priori apolitiques et universels. Ce défi, l’UNESCO s’efforce de le relever à travers son programme Genre et médias, en particulier depuis 1995 quand l’Organisation a été mandatée pour développer des mécanismes mondiaux de suivi de la Déclaration et de la Plateforme d’action de Beijing (ONU Beijing, 1995). Ces recommandations trouvent parfois un écho favorable au niveau national : en la matière, le cas du Maroc est souvent présenté comme une “success story”, le pays s’étant lancé, il y a une dizaine d’années, dans un ambitieux programme voué à favoriser la promotion d’une culture de l’égalité des genres à travers les médias, partiellement en partenariat avec l’UNESCO.