Résumé
La programmation scientifique «
Cooperative and Transcultural Participatory Action Research » a pour objectif de qualifier les recherches auto-organisées en France et en Europe, par des organisations émergences, structurées sous forme d’associations ou coopératives. Alors que les travaux sur les recherches participatives s’intéressent souvent aux liens entre acteurs et chercheur·es, les associations et coopératives de recherches construisent un intermédiaire, espace d’hybridations des savoirs entre les milieux pratiques et milieux universitaires. L’étude de ces nouvelles organisations est innovante, car ces structures sont peu identifiées institutionnellement et faiblement prises en compte dans les politiques scientifiques. Le travail d’analyse sur cette question doit notamment permettre de comprendre la construction des systèmes de soutien aux recherches participatives dans l’enseignement supérieur. Il s’agit en outre de proposer des évolutions pour les politiques d’enseignements supérieurs et la prise en compte de ces initiatives du tiers secteur de la recherche, dans une logique de recherche-action, en France et en Europe. Analyser une structuration à la marge, comme celle proposée par les associations et coopératives de recherche, est par ailleurs intéressant pour la sociologie des sciences.
Pour mener un tel travail et le préparer au mieux pour candidater à l’ERC, il s’agit de s’appuyer sur des recherches déjà menées par une coopérative de recherche sur les engagements des jeunes et sur les parcours des jeunes personnes exilées. Il est également prévu de mettre en lien ces dynamiques avec d’autres expériences de recherches participatives en France et en Europe, en sciences sociales. Ceci devrait permettre de construire un travail plus général sur les modalités d’hybridation des savoirs, dans les systèmes appelés en France « tiers secteur de la recherche » , parfois incarnés dans des « tiers-lieux de recherche ». Pour ancrer les analyses, il est également prévu de travailler en lien avec les systèmes académiques de travail sur la recherche participative, comme les labels récents mis en place par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Il est question des initiatives plus informelles de mobilisations scientifiques de certaines associations, dont l’activité initiale ne s’inscrit pas dans la construction de connaissances scientifiques nouvelles. Ce travail préparatoire à une candidature à l’ERC est ainsi l’occasion d’analyser des mutations à l’œuvre dans le champ universitaire, en s’intéressant principalement aux dynamiques de la société civile, tout en les situant dans les évolutions institutionnelles.