Prix de thèse ABHO Ecléa Bosi
La thèse de Tauana Olívia Gomes Silva intitulée Femmes noires dans les mouvements de gauche pendant la dictature au Brésil. 1964-1985, dirigée par Luc Capdevila et Cristina Scheibe Wolff et soutenue en cotutelle avec l’Universidade federal de Santa Catarina (Brésil), et l’université Rennes 2 a été classée première au IIe Prix de thèse Ecléa Bosi de l’Association brésilienne d’histoire orale (ABHO).
L’ABHO a créé le prix afin de donner une visibilité aux thèses de doctorat qui utilisent l’histoire orale et/ou discutent des dimensions théoriques et épistémologiques de son utilisation. Les deux mentions honorables concernaient également les études de genre.
Toutes nos félicitations à la lauréate !
Portrait de Tauna Olívia Gomes Silva
Tauana Olívia est docteure en histoire. Elle a soutenu sa thèse en septembre 2019 à l’université Rennes 2 en cotutelle avec l’Universidade Federal de Santa Catarina, Brésil, sous la direction de Luc Capdevila et de Cristina Scheibe Wolff. Thèse qui a reçu le IIe Prix de Thèses Ecléa Bosi de l’Association Brésilienne d’Histoire Orale 2020.
Titulaire d’une licence d’histoire à l’Universidade Vale do Rio Doce-UNIVALE (Brésil) en 2005 puis, en 2008, d’une licence en histoire à l’université Rennes 2, elle poursuit ses études et obtient en 2010 un master en histoire parcours Relations internationales à Rennes 2. Son mémoire s’intitule « L’engagement politique et idéologique d’un militaire brésilien, Apolônio de Carvalho, dans la résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). », réalisé dans le cadre de la convention bilatérale avec l’Universidade Federal de Santa Catarina.
Actuellement, Tauna Olívia est chercheuse associée à Arènes et au Laboratoire de Estudos de Gênero e História (LEGH), Universidade Federal de Santa Catarina. Elle enseigne le portugais au Centre de Langue Lingueo et est chercheuse associée au sein de l’association déCONSTRUIRE : Projet Rennes Noir.e.s.
Ses thèmes de recherche sont l’histoire des femmes noires, le féminisme noir, les relations raciales et de genre, les mouvements sociaux, l’autoritarisme, les relations internationales, le Brésil et la France. Au niveau théorique, ils prennent appui sur les études féministes et les travaux post-coloniaux et décoloniaux menés en Amérique latine. Dans sa thèse, intitulée Les femmes noires dans les mouvements de gauche durant la dictature au Brésil (1964-1985), elle retrace l’histoire de la participation politique des femmes noires dans les mouvements de gauche brésiliens – processus initié avec l’abolition de l’esclavage en 1888. L’opposition des femmes noires à la dictature militaire dans les années 1960-1980 apparaît en effet comme le résultat de leur engagement dans les organisations anarchistes et communistes à partir de la fin du XIXe siècle. Elle y analyse les représentations, les points de vue et les stratégies des diverses entités politiques en faveur de l’action des Noirs et des Noires en tant que militants, ainsi que l’introduction des idéologies de gauche dans les espaces traditionnels de mobilisation collective des communautés non blanches. Elle se penche en particulier sur les histoires de vie de neuf femmes engagées dans des mouvements de gauche pour la lutte contre le régime autoritaire instauré en 1964 et impliquées, en parallèle, dans la reconnaissance de leurs différences et des inégalités raciales et de genre – des trajectoires individuelles qui marquent les expériences qui ont participé à la naissance des mouvements de femmes noires dans les années 1980.