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Luciana Gransotto

Luciana Gransotto, doctorante invitée

Luciana Rodrigues Gransotto est doctorante au Programme Interdisciplinaire en Sciences Humaines à l’université Fédérale de Santa Catarina, Brésil.

Luciana Gransotto sera parmi nous du 8 janvier au 8  juillet 2020, dans le cadre d’une thèse sandwich. Elle a obtenu du gouvernement brésilien une bourse de 6 mois pour effectuer un stage doctoral à l’étranger, en relation avec un programme d’internationalisation des études doctorales sur « violences, genre et diversité » obtenu par son université, auquel Luc Capdevila participe. Raison pour laquelle Arènes est laboratoire d’accueil et Rennes 2 établissement partenaire.

Sa thèse porte sur la  trajectoire intellectuelle et l’expérience du voyage de Sandra Jatahy Pesavento, 1990-2009, à travers laquelle elle étudie l’internationalisation de la recherche en SHS au Brésil, et la place des femmes dans ce processus, au cours des années 1990/2000.

Témoignage de Luciana sur son séjour parmi nous.

Je suis doctorante, membre du Programme Interdisciplinaire en sciences humaines de l’uUniversité Fédérale de Santa Catarina à Florianópolis (Brésil), au sein du laboratoire d’études de genre et d’histoire (LEGH) qui a des liens de coopération forts avec Rennes 2 et Arènes depuis de nombreuses années. Ma directrice de thèse est l’historienne Cristina Scheibe Wolff qui est venue à plusieurs reprises à Rennes depuis quinze ans. La dernière fois c’était en 2018 pour un programme sur genre et émotions, les mémoires féministes des dictatures dans le Cône sud, qu’elle a mené au sein d’Arènes.

Mon projet de thèse porte sur la mobilité scientifique et le processus académique d’internationalisation des chercheures brésiliennes en France, à partir des années 1990, notamment la trajectoire intellectuelle et l’expérience du voyage de l’historienne Sandra Jatahy Pesavento. J’ai bénéficié d’une bourse du gouvernement brésilien pour faire mes recherches en France pendant six mois (dit « thèse sandwich » au Brésil). J’ai commencé mon stage de doctorat à l’université Rennes 2 début janvier 2020 sous la direction de Luc Capdevila. Au cours des mois de janvier, février et mars, j’étais installée dans un bureau au sein du laboratoire l’UMR Arènes, bien équipée et avec l’accès à l’ensemble des banques de données et bibliothèques de l’université rennaise. Depuis mon arrivée, toutes les personnes qui m’ont reçu au laboratoire Arènes et à Rennes 2 étaient très accueillantes et attentives. Durant cette période, j’ai mené des entretiens pour ma recherche doctorale en particulier à Paris et j’ai travaillé dans différents centres de documentation – Centre des Archives Diplomatiques de Nantes (CADN), Centre des Archives Diplomatiques du Ministère des Affaires Étrangères de Paris notamment. J’ai également assisté à des événements importants pour mes recherches, entre autres le colloque « Les femmes contre le changement ? Engagements féminins entre conservatisme, réaction et extrémisme en Europe (fin XVIIIe – XXIe siècle) », qui s’est tenu à l’université Rennes 2 et « Au bonheur des archives féministes », qui s’est déroulé au sein de la Bibliothèque Marguerite Durand à Paris.

Lorsque l’épidémie est arrivée en France à la mi-mars, quand le gouvernement français a réalisé l’urgence de prendre des mesures radicales pour lutter contre le virus, j’ai dû décider de rester ou de retourner au Brésil. Avec les encouragements de ma famille, de ma directrice de thèse et de Luc Capdevila, qui me soutenaient quelle que soit la décision que je prenais, j’ai décidé de rester à Rennes afin de ne pas interrompre mon stage doctoral. Le sentiment d’insécurité et de frustration de voir tous les plans modifiés dans cette période de confinement total (j’avais prévu des missions en Italie et au Portugal) a dû céder la place à une autre attitude : organiser une nouvelle routine, adopter une manière saine, adaptée aux restrictions d’isolement social. J’ai établi un calendrier d’études pour faire les activités qui pouvaient être réalisées depuis mon mini-studio à la cité universitaire de Villejean, comme le travail de transcription des entretiens, la lecture de textes, la production d’un article et la participation à certaines activités académiques en ligne. Toutes les semaines j’ai eu des réunions par Skype avec Luc sur ma thèse. C’était un moment d’excellents échanges où j’ai beaucoup appris avec lui. Début juin, à la suite de la deuxième phase du déconfinement en France, dès qu’il a été permis de se déplacer au-delà de 100 kilomètres, j’ai pu reprendre mes recherches de terrain à Paris. A ce moment-là j’ai eu notamment la possibilité d’interviewer Michelle Perrot dans son appartement. Je termine mon stage dans quelques semaines et je crois que toute cette expérience à Rennes, avant, pendant et après le confinement a été un moment d’apprentissage et une expérience scientifique importants et que je réévalue plus encore aujourd’hui que nous sortons du confinement en France et que je me prépare à rentrer au Brésil.