Infos pratiques

Lundi 23 juin 2025 à 14h00 > 17h30
IEP, salle F2-F3

Intervenant.e(s)

Madeg Leblay

Soutenance de thèse de Madeg Leblay

  Titre de la thèse

 

« La préfiguration écologique. Comparaison des installations néorurales collectives en France, en Espagne et au Royaume-Uni. »

 

Co-direction de thèse :

 

Jury

 

Résumé de la thèse

 

Version en français :

Cette thèse renoue avec la sociologie des utopies et l’ethnographie des expériences communautaires initiées au début des années 1970, tout en mobilisant le cadre d’analyse de la sociologie de l’action collective protestataire contemporaine. Elle cherche à comprendre dans quelle mesure un engagement circonscrit aux espaces domestiques peut devenir un engagement protestataire orienté vers une finalité de changement social. Elle s’appuie pour cela sur une enquête ethnographique comparative internationale dans neuf lieux de vie collectifs à visée écologique en milieu rural, situés en France, en Espagne et au Royaume-Uni. Dans une première partie, la thèse analyse l’hétérogénéité des installations néorurales contemporaines à partir de trois groupes d’indicateurs : la distance par rapport aux espaces urbains, la distance par rapport aux antécédents utopiques historiques et la distance par rapport aux autorités publiques. Il en découle trois propositions taxinomiques qui simplifient autant qu’elles soulignent la variabilité empirique de l’objet étudié. Dans une seconde partie, nous montrons que l’invariant réunissant les cas d’étude est un registre d’action collective spécifique, nommé « préfiguration » d’après la littérature anglophone. La thèse montre que cette modalité d’action protestataire repose sur une conception du changement social particulière, selon laquelle les transformations macroscopiques de la société peuvent découler de l’agrégation exponentielle de transformations microscopiques dispersées. L’analyse processuelle de l’engagement préfiguratif tend à invalider la possibilité d’un tel mécanisme. Une analyse relationnelle du répertoire dans lequel s’inscrit la préfiguration écologique plaide en revanche pour la possibilité d’effets conjoints, à l’intérieur de mouvements sociaux plus généraux.

Mots-clés : engagement préfiguratif ; sociologie de l’action collective ; histoire des utopies ; ruralité ; environnement ; ethnographie comparée

Version en anglais :
« This thesis aims to articulate utopian studies, ethnographic research on intentional communities and contemporary social movements studies. We raise again an old issue : how domestic commitment can become a form of collective protest, heading for social change ? To answer this question, we undertook a comparative ethnographic research in nine rural eco-cohousing places in France, Spain and Great Britain. The thesis begins with an analysis of the heterogeneity of such places, leaning on three groups of indicators : the distance from urban spaces ; the distance from anterior utopian experiments ; the distance from public authorities. This comparative analysis leads to three taxinomic typologies which simplify but also underline the great diversity of contemporean back-to-the-land collective settlements. Therefore, the thesis argues for the use of the concept of prefigurative action, which seems the most appropriate to unify all the nine case studies. This particular form of collective action is based on a specific idea of social change, which could derive from the exponential accumulation of dispersed microscopic transformations. An interactionist and longitudinal approach of individual prefigurative commitment questions the efficiency of such a mecanism. However, an analysis of prefigurative action in the contemporary contentious repertoire suggests that it could produce joint effects, if included in broader social movements. »
 
 
 
 
 
 
 
Lieu : Rennes, IEP, salle F2-F3