NULL

Infos pratiques

Lundi 30 novembre 2020 à 14h00 > 16h00
Visioconférence

Intervenant.e(s)

François Bignon
Université Rennes 2 / Arènes

Soutenance de thèse de François Bignon

Titre de la thèse : La guerre entre le Pérou et l’Equateur et la nationalisation des frontières andines (1933-1945)

Composition du jury :

– Olivier COMPAGNON, professeur, Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine/Université Paris 3 (rapporteur)
– Catherine HEYMANN, professeure émérite, Université Paris Nanterre (rapporteure)
– Jimena OBREGÓN ITURRA, professeure, Université Rennes 2
– Emmanuelle SINARDET, professeure, Université Paris Nanterre
– Clément THIBAUD, directeur d’Études, Écoles des Hautes Études en Sciences Sociales/Paris
– Luc CAPDEVILA, professeur, Université Rennes 2 – Directeur de thèse

Résumé : La mémoire de la guerre qui opposa les armées du Pérou et de l’Équateur en juillet et août 1941 a été opacifiée par la conflagration mondiale et par des récits nationalistes irréconciliables.

À partir de l’usage croisé d’archives diplomatiques, militaires et médiatiques, ce travail entend pratiquer une approche totale de cet événement qui a contribué de manière décisive à la formation des deux nations.

Les batailles de 1941 s’inscrivent ainsi dans un long processus régional de nationalisation des frontières, entendue comme étatisations concurrentes et injonction à adopter une identité nationale exclusive, là où les populations transfrontalières étaient traditionnellement binationales ou anationales. Ce moment est pour ces dernières et pour les partis politiques dans leur ensemble, l’occasion de revendiquer leur enracinement national.

Les deux États andins ont de cette façon été en mesure de réaliser la promesse de faire nation jusque dans les régions frontalières où leur emprise était encore limitée, particulièrement en Amazonie, tout en les intégrant au répertoire de l’imaginaire national. Cet aboutissement imparfait a été accompagné par le développement d’une bureaucratie d’État, dominée par les armées qui déployaient ainsi leur ambition sociale d’institution totale, de même que par le système international panaméricain partageant la mystique de la frontière, qui y perfectionna ses instruments de sécurité collective.

Aux frontières caractérisées par leur indéfinition nationale et géographique, s’est de la sorte substituée une ligne consensuelle et intériorisée. Le conflit andin ferme alors un cycle continental ouvert par les indépendances.