Infos pratiques

Jeudi 23 janvier 2020 à 13h00 > 17h00
EHESP Paris

Intervenant.e(s)

Célia Barrez
EHESP / Arènes

Soutenance de thèse de Célia Barrez

Titre de la thèse : Que font les acteurs scolaires du « early school leaving » ? Comparaison franco-allemande des interprétations et usages de ce mot d’ordre politique

Devant le jury composé de :

  • Thierry Berthet, directeur de recherche CNRS, LEST, Aix-Marseille Université / Rapporteur
  • Tom Chevalier, chargé de recherche CNRS, Arènes
  • Isabelle Danic, maître de conférences, HDR, Université Rennes 2 / Rapporteure
  • Patricia Loncle, professeure des Universités, EHESP / Directrice de thèse
  • Axel Pohl, senior lecturer, Université St. Gallen
  • Barbara Stauber, professeure, Institut des sciences de l’Education, Tübingen Université / Co-directrice de thèse
  • Eric Verdier, directeur de recherche émérite CNRS, Université Aix-en-Provence

Résumé : Cette thèse porte sur l’étude de l’appréhension d’un mot d’ordre politique, à savoir la lutte contre les « sorties scolaires précoces » (« early school leaving »). Ce travail de recherche s’intéresse à la formulation et diffusion du problème à travers l’analyse de documents politiques français et allemands matérialisant sa mise à l’agenda à différents niveaux de l’action éducative. En cela, il cherche particulièrement à discuter le point selon lequel les acteurs de l’école auraient un rôle déterminant à jouer. Dans cette perspective, la recherche consiste également en une enquête concernant les perceptions qu’ont ces acteurs de ce problème construit dans les termes du projet européen d’une « Europe de la connaissance » compétitive, performante économiquement et socialement « plus » cohésive. Dans quelle mesure les acteurs de l’école perçoivent-ils leur responsabilité quant à la lutte contre les « sorties précoces » ? Ou encore leur capacité concrète pour peser face aux problèmes et difficultés diverses et variées qui peuvent influer négativement une trajectoire éducative ? Dans quelle mesure enfin les acteurs de l’école, pris dans leur diversité, tendent-ils à voir majoritairement dans l’école, chez l’individu et son environnement ou encore dans les choix politiques, la cause des « participations négatives » qui les conduit parfois exclure de leurs murs les éléments les plus perturbateurs ?

Quelle légitimité accordent-ils à ce nouveau combat, à la lumière de la nature historiquement sélective des systèmes éducatifs allemands (Bade Wurtemberg) et français, et des récents discours qui s’alarment aujourd’hui de la « massification » de l’enseignement supérieur. Lutter contre les « sorties précoces » et s’inquiéter de « l’envahissement » de l’Université, voilà qui est étrange ! Cette thèse tente de saisir les tenants et les aboutissants de ce combat au nom d’une meilleure « égalité des chances » à et par l’école, et de la perception qu’en ont ceux en charge de la réaliser. A l’aune de cette année 2020 (l’horizon repris par la « Stratégie Europe 2020 » dans la continuation de la Stratégie de Lisbonne), cette thèse permet également de discuter l’influence de l’Union européenne sur les agendas nationaux, régionaux et locaux traitant d’éducation –jusqu’à ceux, parfois, des principaux. Plus spécifiquement, elle propose une lecture interactive de la traduction de ce mot d’ordre mettant en lumière les filtres de nature structurelle, institutionnelle et individuelle mobilisés dans les discours et les usages.