Infos pratiques

Vendredi 11 octobre 2024 à 10h00 > 16h00
MSH B, salle 005

Intervenant.e(s)

Suzanne Quintin

Claude Bonnin

Joséphine Deneux

Pierre Rouxel

Déborah Ridel

Delphine Moreau

François-Xavier Schweyer

Alis Sopadzhiyan

Journée Axe 2 : professionnalisation /déprofessionnaliation

Inscription repas (restaurant EHESP) à l’adresse suivante :

 

Les rapports au travail : professionnalité et non- professionnalité

 

  • Suzanne Quintin
    Les effets de la (dé)professionnalisation des petits personnels municipaux sur leur quête de respectabilité.

Cette communication s’inscrit dans le cadre d’une thèse consacrée au travail des personnels municipaux du bas de l’échelle. Elle s’appuie sur une enquête d’un an par immersion ethnographique doublement comparative : entre groupes trois professionnels – les jardinier·ères, les officières d’état civil, et les personnels techniques des sports – et deux grandes municipalités françaises. Plus précisément, cette présentation se centre sur un de mes chapitres de thèse. L’enjeu est d’éclairer à partir de la catégorie d’analyse de respectabilité (Skeggs 2015) les stratégies mises en œuvre par les agent·es de catégorie C pour déjouer l’expérience subjective de la subordination hiérarchique et limiter les processus de déprofessionnalisation. Ils/elles mettent en scène des dispositions alternatives pour acquérir de la valeur malgré, et au travers, du regard classant de leurs responsables. Celles-ci diffèrent selon les municipalités et révèlent combien les modes de gestion du « petit » personnel municipal sont territorialisés. À Vezay, ville du sud-est de la France et ancrée politiquement à droite, l’autorité est principalement conférée aux élu·es. De nombreuses compétences ont été déléguées a des sociétés privées, les procédures d’embauche sont faiblement bureaucratisées et l’encadrement du personnel est restreint. À Flâne, ville du nord-est de la France et ancrée politique à gauche, l’autorité est essentiellement conférée aux administrations. Elles s’attachent à recruter des personnels hautement qualifiés mais s’attèlent à des pratiques de contrôle et de surveillance strictes qui limitent leurs marges de manœuvre.

  • Claude Bonnin et Joséphine Deneux

    A l’intersection entre genre, sexualités et neuroatypies – Rapports au travail de militant.e.s LGBTI+

En croisant les notions de genre, de sexualité et de neuroatypie, notre communication questionnera les positions spécifiques de militant.e.s LGBTI+ et les effets qu’elles produisent sur leur militantisme. Nous analyserons ainsi conjointement les discours de personnes queer et neuroatypiques qui tentent d’établir un cadre théorique commun fondé sur un même refus de la norme. Ce discours dénonce également l’inaccessibilité de la société, et, comme nous le montrerons, celle du monde du travail. Dans un deuxième temps, nous analyserons les (non)disponibilités biographiques des militant.e.s queer et neuroatypiques et les rétributions spécifique que celle.ux-ci peuvent obtenir lors de la réalisation d’un « travail militant » (Nicourd, 2009).

  • Pierre Rouxel

    Une vertu à éclipse. Les hiérarchisations de l’espace professionnel de la RSE dans une multinationale de la distribution sportive

Dans nombre de grandes entreprises privées, la « vertu » s’est aujourd’hui imposée comme une nouvelle source de profitabilité (Bosvieux-Onyekwelu, Boussard, 2022). Largement encouragé par l’action publique, ce mouvement s’est accompagné de l’apparition d’une nouvelle strate managériale – « les professionnel·les de la vertu » (cf. appel à communications) – en charge de réformer l’entreprise et d’œuvrer à la construction d’un capitalisme utile au bien commun. A mesure de la légitimation de cette nouvelle doxa capitaliste articulant profit et vertu, les propriétés sociales et les positions organisationnelles occupées par ces professionnel·les ont évolué. En écho à l’importation de fonctions managériales dans les ONG (Lefèvre, 2007), la moralisation des entreprises s’est en effet progressivement constituée en un domaine d’activité professionnelle à la fois plus légitime – c’est-à-dire impliquant des moyens et un pouvoir de négociation plus conséquents – et attractif, attirant désormais des cadres plus socialement doté·es que les premières générations (Rouxel, 2023). Ce repositionnement organisationnel n’est toutefois pas univoque et s’accompagne d’une hiérarchisation croissante de l’espace professionnel de la vertu, qui accompagne la diversification des instruments « vertueux » à disposition des entreprises (Barman, 2016). C’est ce qu’entend montrer cette contribution, à partir d’une enquête sur une multinationale de la distribution sportive, Decathlon.

 

  • Déborah Ridel, Delphine Moreau, François-Xavier Schweyer, Alis Sopadzhiyan

    Les professionnel.les de la coordination dans quatre secteurs d’action publique – santé mentale, soins primaires, et la perte d’autonomie

    Le chapitre porte sur les professionnel.les ayant des fonctions de coordination et d’animation territoriale dans le secteur sanitaire et médico-social, dont le nombre a considérablement augmenté ces dernières années. En nous basant sur les résultats d’une recherche empirique sur plusieurs dispositifs qui mobilisent ce type de professionnels, nous monterons en quoi la manière dont ces nouvelles professionnalités sont cadrées et déployées, et les conditions et pratiques concrètes qui y sont associées, permettent d’interroger le continuum entre les enjeux de professionnalisation et de déprofessionnalisation.