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Delphine Moreau est enseignante-chercheuse en sociologie au sein du département de sciences humaines et sociales de l’EHESP et rattachée au laboratoire Arènes.

A l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, elle revient sur son parcours et sur ses recherches qu’elle présentera notamment lors du prochain Congrès de la société française de santé publique (SFSP) qui se tiendra à Lille du 5 au 7 novembre 2025 et qui, cette année, sera centré sur la thématique de la santé mentale, grande cause nationale 2025.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours ?

Delphine Moreau, sociologue et enseignante-chercheuse à l’EHESP

Delphine Moreau, sociologue et enseignante-chercheuse à l’EHESP – Photo : Philippe De Jonckheere

J’ai eu un premier parcours en philosophie, où je me suis intéressée aux formes d’appartenance et de participation à la communauté politique – et, en négatif, d’exclusion de celle-ci. J’ai commencé à collaborer avec un groupe de travail en éthique et philosophie des sciences au Collège de France, où on m’a proposé de participer au centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin. Mon attention y a été attirée par les questionnements autour de l’autonomie, de la définition de ce qui est bien pour quelqu’un, et les divergences possibles de perspectives entre personnes soignées, soignants et proches. En parallèle, j’ai effectué des contrats de chargée de recherche pour différentes études sociologiques sur l’information et le recueil du consentement (cancer, essais cliniques). J’ai mesuré tout l’intérêt d’aborder les questions qui me préoccupaient dans les contextes où elles se posent, avec toute leur ambiguïté et leur complexité, et la richesse d’aller écouter et voir les différents acteurs. J’ai alors réalisé une thèse de sociologie à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur le recours à la contrainte en psychiatrie, puis travaillé sur la même thématique en Suisse, avant de rejoindre l’EHESP.

Quel est le sujet de vos recherches ?

Mes recherches portent sur la place des personnes accompagnées dans les interventions d’aide et de soin. Outre les tensions entre contrainte et care, qui restent un fil rouge de mes recherches, mes travaux ont porté sur l’accompagnement dans le logement, les parcours de soin en santé physique des personnes avec un trouble psychique, ou encore les usages des médicaments, ainsi que sur les politiques de santé mentale. Je travaille sur les conditions de l’autonomie, ce qui la favorise, comme l’accès aux droits et des accompagnements adaptés, ou lui fait obstacle, comme la stigmatisation, la disqualification des personnes concernées, ou encore l’inadaptation de nos organisations sociales.

Je participe depuis 2023 à la conception et au développement d’une Communauté mixte de recherche en santé mentale en Bretagne (CORESAM), qui a pour vocation de favoriser les recherches participatives en santé mentale et permettre le partage de savoirs, en impliquant des personnes directement concernées par des troubles psychiques, des professionnel·les de l’accompagnement et de la santé mentale, des aidant·es, et des chercheuses et chercheurs (financée dans le cadre de l’appel à projet Autonomie-IReSP-CNSA 2022).

Pouvez-vous nous parler de la session sur la recherche participative en santé mentale que vous organisez lors du congrès de la SFSP 2025 ?

Avec des membres de la CORESAM et de la Communauté mixte de recherche Pair Aidance de l’Université de Bordeaux, nous proposons d’échanger sur les enjeux des recherches participatives. Nous discuterons en particulier de ce que produit la rencontre de savoirs différents (expérientiels, professionnels, de recherche). Nous aborderons également les garanties de respect des participants et les conditions qui permettent une participation effective de chacun·e, d’un point de vue éthique et pratique.

Publié le 10 octobre 2025 sur le site internet de l’EHESP

 

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