
Infos pratiques
Intervenant.e(s)
Suzanne QuintinUniversité Rennes 2
Soutenance de thèse de Suzanne Quintin
Jury :
- Stéphane Cadiou, Professeur des universités, Université Lyon 2
- Marie Cartier, Professeure des universités, Nantes Université
- Alban Jacquemart, Maître de conférences, Université Paris Dauphine-PSL
- Yasmine Siblot, Professeure des universités, Université Paris 8
Résumé :
Quels sont les supports et modalités pratiques investis par les personnels municipaux du bas de l’échelle pour apparaître comme de « bons professionnels » aux yeux d’autrui ? Cette thèse appréhende la quête de respectabilité au travail comme une lutte de valeurs, tributaire du regard de la hiérarchie, des collègues, des publics et des proches, à partir de laquelle les agent·es puisent les moyens de faire reconnaître des ressources d’ordinaire peu légitimes et déjouent les classements dont ils/elles font l’objet (« populaires », « fainéants », « incompétents »). Fondée sur une enquête ethnographique attentive aux positions de classe et de genre, d’une approche comparative entre trois secteurs professionnels (espaces verts, sports et état civil) et entre deux grandes municipalités françaises (différenciées par leur ancrage partisan et leurs modes de gestion), elle examine les facteurs qui façonnent l’accès aux ressources de respectabilité et les modalités pratiques d’investissement. Elle montre que les ressources varient peu selon les villes : dans les deux cas investigués, les personnels usent de ressources similaires pour éviter d’être relégués à une position subalterne. Les modalités d’accès à la respectabilité sont en revanche socialement situées : elles dépendent de l’ancrage professionnel (ouvriers/employés), du degré de qualification des secteurs d’activité et du genre des agent·es.