
Infos pratiques
Intervenant.e(s)
Etienne Mahouna GnonlonfinEHESP
Soutenance de thèse de Etienne Mahouna Gnonlonfin
Jury :
- Aymery Constant, Maître de Conférence, CNAM
- Lydiane Nabec, niversité Paris-Saclay
- Estelle Baures, Ingénieure de recherche HDR, Institut Agro
- Virginie Migeot, Professeure des universités- Praticienne Hospitalière, CHU de Rennes
- Vincent Durlach, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Université de Reims
- Alexandre Cobigo, Responsable du service Prévention et promotion des dépistages, la Ligue contre le cancer
Résumé :
Cette thèse porte sur l’évaluation des politiques de campus universitaires sans tabac (CST), qui se définissent comme des lieux d’enseignement supérieur où il est interdit de fumer et, dans l’idéal, de vapoter sur l’ensemble du campus (intérieur des bâtiments et espaces extérieurs). Les CST s’accompagnent d’aides gratuites à l’arrêt du tabac proposées aux usagers fumeurs, d’actions de communication (signalétiques, affiches, etc.) et de mesures pour faire respecter l’interdiction (ambassadeurs qui sillonnent le campus, sanctions). Bien que très répandus dans plusieurs pays (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), les CST restent encore peu développés en France et peu étudiés dans la littérature scientifique.
L’objectif de cette thèse est de mieux comprendre comment ces politiques fonctionnent, quels effets elles produisent sur les usagers (étudiants, personnels, visiteurs) et comment elles peuvent être évaluées. La problématique de la thèse est donc la suivante : Quel est l’impact des campus sans tabac, et de quelle manière leurs différentes composantes (communication, aide à l’arrêt, ambassadeurs, etc.) contribuent-elles à produire des effets sur les connaissances, attitudes et comportements des usagers ?
Pour y répondre, trois études ont été menées : 1/ une revue systématique de la littérature afin d’identifier les effets des CST ainsi que les indicateurs et méthodes pour les évaluer ; 2/ une étude qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs avec les parties prenantes du CST de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), des observations sur le terrain et une analyse documentaire, visant à analyser les processus de transformation sous-jacents aux effets des CST et à les formaliser dans un modèle logique ; et 3/ une étude à méthode mixte pour explorer les freins et motivations à l’utilisation des aides et services proposés aux étudiants fumeurs du CST de l’EHESP. Ces 3 études constituent les trois chapitres de la thèse.
Les résultats de cette recherche montrent que les CST sont des mesures pertinentes de santé publique, qui aident à dénormaliser le tabagisme et à modifier les comportements des usagers, en particulier des étudiants (réduction ou arrêt du tabac, prévention de l’initiation), tout en améliorant la santé et la qualité de vie de l’ensemble des usagers sur les campus (réduction du tabagisme passif, meilleure qualité de l’air respiré, etc.). En proposant un modèle logique et une théorie du changement qui explorent les transformations générées par les CST pour produire leurs effets, nous mettons en lumière les processus clés pour leur transférabilité à d’autres institutions. Enfin, nos résultats fournissent aux acteurs de la santé publique et aux décideurs des outils pratiques pour mettre en place, adapter et évaluer ces politiques.