
Infos pratiques
Intervenant.e(s)
Chloé PierretSoutenance de thèse de Chloé Pierret
- Alexis ELBAZ, Directeur de recherche INSERM, CESP
- Florence CANOUI-POITRINE, Professeure des Universités – Practicienne Hospitalière, UPEC
- Florence TUBACH, Professeure des Universités – Practicienne Hospitalière, Sorbonne Université
- Philippe TUPPIN, Médecin épidémiologiste, CNAM
- Mar TINTORE-SUBIRANA, Professeure des Universités – Practicienne Hospitalière, Université autonome de Barcelone
- Emmanuelle LERAY, Directrice de recherche INSERM, EHESP
Résumé
L’objectif de cette thèse était d’évaluer le risque et l’impact du cancer dans la sclérose en plaques (SEP) en France en mobilisant les données du système national des données de santé (SNDS).
Dans un premier temps, nous avons observé un léger surrisque de cancer dans la SEP comparé à un échantillon apparié de la population générale. Ce surrisque était particulièrement marqué pour le cancer de la vessie et, dans une moindre mesure celui du col de l’utérus. Le risque de cancer semblait exacerbé chez les personnes âgées de moins de 55 ans au début du suivi. Un risque particulièrement élevé a été identifié pour le cancer de la vessie, du cerveau et système nerveux central ainsi que du col de l’utérus.
Dans un deuxième temps, nous avons identifié et caractérisé un sous-recours au dépistage du cancer du sein et du côlon-rectum chez les personnes ayant une SEP, comparé à la population générale. Ce sous-recours était particulièrement marqué chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Grâce à des analyses qualitatives depuis des entretiens semi-directifs, le rôle majeur des professionnels de santé dans la sensibilisation au dépistage ainsi que des difficultés liées au handicap physique ont été soulignés.
Enfin, dans un troisième temps, nous avons évalué l’impact du cancer sur la prise en charge de la SEP en France ainsi qu’au Canada (Colombie Britannique). Il semblerait qu’il y ait un maintien du suivi neurologique à la suite du cancer dans les deux régions. Néanmoins, nous avons observé une forte baisse de l’utilisation des traitements de fond à la suite d’un cancer, particulièrement en présence de chimiothérapie ou radiothérapie.
L’ensemble de ces résultats ont permis de mieux caractériser les liens entre SEP et cancer, particulièrement en termes de prévention, d’accès aux soins et prise en charge dans un contexte multimorbide.